Lundi 8 mars 2010, à 18h
Pôle universitaire Saint-Jean d’Angély,
24 avenue des Diables Bleux, 06 Nice
Amphi 4 (suivre le fléchage sur place)
Conférence-débat
Jean-Claude AMEISEN
Médecin, immunologiste,
Université Paris VII Diderot,
Président du comité d’éthique de l’INSERM,
membre du Comité Consultatif National d’Éthique
La pensée de Darwin aujourd’hui :
permanence et métamorphoses d’un héritage
« Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses », a écrit Paul Éluard. Ce que la science nous révèle du grand récit de nos origines est source à la fois d’un sentiment d’humilité et d’émerveillement.
« [La question de savoir] de quelle manière les capacités mentales se sont développées à l’origine dans les organismes les plus simples est une interrogation aussi vaine, écrit Darwin, que de se demander comment la vie elle-même est apparue à l’origine. Ce sont là des problèmes pour le futur distant, si tant est qu’ils soient jamais résolus par l’homme. »
Près d’un siècle et demi plus tard, ces problèmes sont devenus des sujets de recherche. Comment la vie a-t-elle pu – peut-elle – émerger de la matière ? Comment la conscience, les émotions, et l’intersubjectivité ont-elles pu – peuvent-elles – émerger à partir de réseaux de cellules nerveuses ? Et pourraient-elles émerger d’autre chose que d’un corps vivant ? D’une machine ?
La théorie darwinienne n’a pas seulement transformé l’ensemble des sciences du vivant, de l’échelle moléculaire à celle des grands équilibres écologiques. Elle s’est diffusée à l’étude de l’évolution des langues, des réseaux de communication, de l’économie, aux stratégies de développement des nouvelles générations de machines et de robots capables d’évoluer et de s’adapter, y compris à l’échelle de l’atome, l’échelle des nanotechnologies.
Elle a aussi profondément transformé notre culture. Les dérives tragiques auxquelles elle a conduit au siècle dernier ont été à l’origine de l’émergence de l’éthique biomédicale moderne, d’une réflexion sur la meilleure façon de mettre les avancées de la connaissance au service de chacun, sans instrumentaliser ni emprisonner des personnes dans ce que l’on croit avoir appris sur elles. Chaque personne est toujours plus que ce qu’on peut en comprendre et en décrire.
Nés d’une évolution sans projet, nous sommes devenu d’autant plus responsables de notre conduite. Et il nous faut inventer librement notre avenir, en tissant sans cesse les liens fragiles qui fondent notre commune humanité, dans le respect de la singularité et de la vulnérabilité de chacun.
J. C. Ameisen, Dans la lumière et les ombres. Darwin et le bouleversement du monde, Editions Fayard/Seuil, 2008 (2e édition 2009)
Et c’est vrai que le grand vénérable est toujours passionné par le travail de cet illustre systémique alias Winnie porté sur l’immunologie de bonne gouvernance. L’empreinte carbone est elle aussi intéressante si ce n’est sur un retour de flammes du grand respectable de l’arche de la SIRène à quatre roues.
Monsieur du Snob au quatrième degré après la virgule. Philologue métallurgiste à l’université de Kairen.
Elle figure déjà ici en consultation dans la rubrique « Vidéos en ligne » (https://leslundisdelaconnaissance.wordpress.com/videos/), comme sur le nouveau kiosque de l’Université Nice-Sophia Antipolis (http://podcast.unice.fr/uns.tv/index.php?tag=lundis), ou en podcast sur la plateforme iTunes U (http://itunes.unice.fr/).
Bonne lecture vidéo…
Bonjour
comme d’habitude les conférence de Mr Ameisen sont
passionantes, j’espère que la vidéo sera bientot sur votre site
merçi
laurent Nault
ingénieur université de Nice